Dans les œuvres de l’exposition Susurrantes, l’artiste Estela López Solís s’approprie des pensées noires des autres, en les brodant blanc sur blanc sur des taies d’oreillers. Par la lenteur et par la répétition du geste de broder, elle dévoile la subtile mais persistante formation de ce genre de pensées dans notre esprit. Lors d’une série de performances dans l’espace d’exposition, elle brodera des mots exprimant certaines peurs autour de la création artistique, ces actions lui permettant en même temps, de concentrer et de souligner ces instants précieux et rares de la lenteur dans la création, à contre-courant du vertigineux déroulement de la vie quotidienne.
En s’appropriant d’images et de paroles provenant de sources hétéroclites, Estela López Solís tisse dans son travail, des liens qui deviennent des filiations insoupçonnées. Elle est née en 1978 au Mexique, où elle a étudié les arts visuels. Dès le début de sa carrière, elle s’intéresse aux possibilités formelles, expressives et signifiantes que lui apporte l’exploration de disciplines diverses, entre autres le dessin, la photographie, l’illustration, la vidéo et plus récemment l’art textile. Elle cherche à donner une forme visuelle à la vie intime et secrète des êtres, des choses et des lieux. Sa recherche artistique se centre sur le dévoilement de réalités qui échappent au regard. Son travail a été soutenu par différentes institutions au Canada, en France et au Mexique, comme le Fonds pour les arts et les lettres de l’agglomération de Longueuil, de la Montérégie Est et de la Vallée-du-Haut-St-Laurent, entre autres. Elle a collaboré avec des auteurs dans des publications où ses dessins dialoguent avec des textes poétiques, notamment dans le recueil Pierre Blanche : Poèmes d’Alice de Stephanie Bolster (Le Noroît, Montréal, 2007) et dans le roman Wigrum de Daniel Canty (La Peuplade, Saguenay, 2011 et Talonbooks, Vancouver, 2013). Estela López Solís vit et travaille dans la région des Cantons de l’Est, au Québec. Ses œuvres ont été diffusées au Mexique, au Québec, en France et aux États-Unis, où elles font partie de diverses collections publiques et privées.
Centre culturel de NDG, du 27 janvier 2017 au 12 mars. Performances : 16 février et 2 mars de 10h30 à 17h30.
